La Tôlerie - 10>28/03

10 rue de Bien-Assis 63000 Clermont-Ferrand
Du mardi au dimanche de 14h à 18h

Entrée libre


SYLVIE BLOCHER (France)

A More Perfect Day (2009)

Collection Musée d'Art Moderne Grand-Duc Jean, Mudam Luxembourg.

Installation vidéo, 8 min, Ed. 1/3

Avec David Bichindaritz

Le discours de Barack Obama à Philadelphie le 18 mars 2008 est un moment historique de sa campagne pour la présidentielle mais aussi la suite symbolique du discours « I have a dream » de Martin Luther King prononcé un demi siècle plus tôt.  Mais le ton a littéralement changé. Si Martin Luther King avait un rêve où « ses quatre enfants habiteraient une nation où ils ne seraient pas jugés par la couleur de leur peau, mais par leur caractère », le discours de Barak Obama martèle les trois mots suivants : « Not this time».


Barak Obama est élu. La crise économique a eu raison des réticences raciales et l'Amérique devient à nouveau cet espace fantasmé et désirable, loin de l'image militaire et autoritaire d'une démocratie à bout de souffle. A More Perfect Day parle de ce moment désirant dans l'utopie d'une parole politique. Un discours dont la dureté des mots nous renvoie à la douleur d'un discours dont nous savons qu'il ne se réalisera jamais.
Un jeune homme torse nu, qui maquille son corps blanc en corps d'homme noir, fantasme jouissif de ce corps qui fait peur, chante A more perfect day d'une voix non autoritaire. La chanson assemble des fragments de ce discours de campagne de Barak Obama : « A More Perfect Union ».

 

BIO

 

Sylvie Blocher est née en 1953 à Morschwiller-le-Bas, elle vit et travaille à Saint-Denis.
Elle crée en 1993 le concept Je Nous Sommes et les dispositifs ULA (Universal Local Art). Elle entame alors la longue série des Living Pictures où elle tourne avec des gens rencontrés par annonce et sans casting. Elle s'intéresse à la singularité radicale des corps, à l'altérité, à la pratique de l'abandon, aux trésors de rien et aux nouvelles fictions urbaines. Son travail interroge l'autorité de la modernité et la responsabilité esthétique et éthique de l'artiste. Elle crée en 1997, avec l'architecte-urbaniste François Daune, le collectif Campement Urbain qui reçoit en 2002 le prix international de la Fondation Evens, Art/Community/Collaboration. 


Elle expose dans de nombreux musées à travers le monde, ainsi que dans des manifestations internationales comme la Biennale de Venise 2003, la Triennale de Guangzhou 2005, la Biennale de Lyon 2009. Dernières expositions: Men in Gold, SFMoma, San Francisco, USA. Wo/Men in Uniform, Regina Art Gallery, Canada. Air de Paris, Centre Pompidou, Paris.Stop Over, Sao Paolo, Brésil. 

 

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GIULIANA CUNEAZ (Italie)

The Growing Garden (2007/08)

Gas art gallery, Gagliardi Art System, Turin, Italie.

The Growing Garden est une animation 3D née de l'observation d'images scientifiques et nano moléculaires qui rappellent des mondes végétaux ou, dans certains cas, des paysages primordiaux. Sur ces toiles de fond visionnaires en constante mutation, l'artiste a peint, directement sur des écrans plasma, des éléments picturaux (pollen, spores, lichen).

 

Les écrans sont allumés et projettent des images et des peintures qui ne sont pas identifiables immédiatement. De cette façon, Giuliana Cunéaz crée des relations entre images picturales et images en 3D, donnant à l'ensemble de l'installation une sensation étrange, à la fois magique et mystérieuse. La fixité de la peinture interagit avec la dynamique mouvante du virtuel. Les deux types d'images se superposent, créant un champ de profondeur. L'artiste travaille l'ambiguïté entre peinture digitale et traditionnelle pour obtenir un effet de perspective original.
Avec The Growing Garden, Giuliana Cunéaz continue de tisser des relations entre l'art, la science et les nouvelles technologies. Elle démontre une nouvelle fois que l'art provoque les lois de la physique et réinterprète l'environnement qui nous entoure.


Cette œuvre a été présentée notamment à la Biennale de Séville et à la Galerie Vernon City de Prague en 2008, au Centre d'Art Contemporain (PAV) de Turin en 2009.

BIO

 

Giuliana Cunéaz est née à Aoste, elle vit et travaille à Milan. Elle est diplômée de l'Académie des arts de Turin et utilise toutes sortes de médias artistiques : installations vidéo, sculpture, photographie, peinture et animation 3D. Dans les années 90, elle entreprend une recherche qui vise à transcender la perception traditionnelle par l'exploration de formes parallèles (hypnose), de formes méconnues (chamanisme), et à les combiner avec l'expérimentation vidéo et la 3D. « L'objectif sous-jacent de tout mon travail est de restituer le principe de complexité à travers la détronisation de l'œuvre unique ».

Giuliana Cunéaz a exposé ses œuvres en Italie et à l'étranger (Festival Vidéoformes, à Clermont-Ferrand en 1991, 1993, 1996 et 2000, Biennale de Sao Paulo en 1994, en 2002 au Musée d'Art Contemporain de Bucarest), et dès 1995, dans les plus grands musées italiens tels que le Musée Revoltella à Trieste, le Musée Pecci à Prato et le Torre del Lebbroso à Aoste. En 2001 elle présente seule ses expositions au Castello Ursino de Catane et au Musée Laboratoire de l'Art Contemporain de l'Université Sapienza de Rome. En 2002, elle participe à Exit dans les espaces de la Fondation Sanretto Re Rebaudengo de Turin. En 2003 l'artiste est choisie pour représenter l'Italie dans une exposition intitulée Shift à Annecy et qui regroupe neuf artistes européens. En 2004, elle prend part, dans le cadre de la Quadriennale de Rome, à Anteprima de Turin. En 2008, le catalogue italien Silvana Editoriale publie une importante monographie de recherche qui passe en revue vingt années de son travail. En 2009 Giuliana Cunéaz expose au PAV (Centre d'Art Contemporain de Turin), au Musée Archéologique d'Aoste et au Musée d'Art de la ville de Lugano.

 

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CLÉMENTINE LEMAÎTRE (France)

La Chambre l’Iceberg (2010)

Création en résidence avec le soutien de Clermont Communauté.

Installation vidéo, 2010, 22 minutes

Filmer des fragments de vie. Trois corps se dérobent à eux-mêmes.
Saisir leurs mouvements compulsifs.
S'immiscer dans la danse de chacun et ressentir un instant le souffle saccadé, l'oscillation des cils, le tremblement d’une main ou l'arythmie des pas. La Chambre l’Iceberg explore les instants fébriles où une personne ressent après une longue lutte contre soi-même, que sa vie bascule.

La destinée des personnages est en suspens. Ils se confrontent à des territoires hostiles. Au travers de l’incertitude relative à leur choix de vie, miroite une issue à leur existence. « Alors ce sera toi, tu seras le premier, tu passeras devant et devras choisir pour tous les autres le chemin à emprunter ».
Allégorie d’une quête existentielle, vérité dénudée de soi, ce film est une épreuve étrange où acteurs et spectateurs peuvent se retrouver ou bien se perdre.

L'eau, souvent froide parfois glacée, est le guide souterrain de ce parcours. Les trois protagonistes, filmés tour à tour, nouent entre eux des relations invisibles et tentaculaires.
La tension se dilate et se ressert à la fin de chaque portrait.

Je souhaite dans ce film, bien qu'il soit une pure fiction, ne pas tout maîtriser. Laisser l'acteur dans le doute de son propre rôle et resserrer la tension lors du montage. Travailler sur les relations étroites, parfois incongrues, entre le son et l'image. Créer à chaque instant une sensation de proximité et d'extrême distance. Le spectateur est contraint à un face-à-face violent et intime avec le personnage. Il est l'observateur omniscient, le confident impuissant de leur détresse muette.

Ce film est un travail de mise en scène d'un texte de performance d'Audrey Gleizes.

BIO

 

Clémentine Lemaître est née à Alès dans le Gard en 1986. En 2004, elle entre à l'École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg et très vite, elle se captive pour l'image en mouvement (art vidéo, danse, performance). Un terrain de jeu vaste et inépuisable que l'artiste expérimente et combine depuis dans sa pratique. En 2007, Clémentine effectue un stage en Belgique avec le cinéaste Boris Lehman. Cette rencontre lui dévoile son intérêt pour le cinéma d'auto fiction. Elle développe alors un travail autour du “jeu du je”,  de l'artiste et son double, et des liens qui unissent l'œuvre à son créateur...

Le filmeur est pour Clémentine Lemaître, un “chasseur d'images” qui transforme la réalité en fiction. Lors de la "capture", sa présence est toujours perceptible. La caméra subjective a ainsi une place prédominante dans ses vidéos qui oscillent entre documentaire et fiction.


En 2009 elle obtient le Diplôme national supérieur d'expression plastique ainsi que le prix Ritleng de la ville de Strasbourg.


REYNOLD REYNOLDS (USA)

Six Easy Pieces (2010)

Cette proposition est la troisième et dernière d'un cycle de trois installations qui explore les conditions imperceptibles qui constituent la vie.
Secret Life et Secret Machine questionnaient le temps, l'espace, la conscience, la perception, l'existence et le mouvement.


La troisième et ultime partie Six Easy Pieces clôt le cycle avec les mathématiques, la psychologie et la musique exprimés par la danse.

BIO

 

Artiste américain né en Alaska, Reynold Reynolds vit actuellement à Berlin. Il a commencé à tourner des films en 16 mm et en Super 8 dès 1996. Il a réalisé des installations, des documentaires et des found footages. Il a produit des films narratifs et expérimentaux et développé un langage filmique simple basé sur la transformation, l'altération et la décrépitude.

Reynolds présente souvent des thèmes liés à la perturbation mentale et physique, provoquant progressivement réaction et désarroi chez le spectateur.

 

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DRAGANA ZAREVAC (Serbie)

Memorial Ephémère

En partenariat avec Heure Exquise

Abus de plaisir
Installation, 2008
Projection au sol, 3 min. 49 sec. (en boucle)
Projection murale, 3 min. 49 sec. (en boucle)
65 pièces de sous-vêtements photo-imprimés

 

Document autour d'une visite
Vidéo, 2008,13 min. 57 sec.
Installation réalisée avec le soutien de la Ville de Belgrade (Secrétariat à la Culture) et du Ministère de la Culture de la République de Serbie.

L'installation est construite à partir de la problématique des camps de concentration, comprise comme l'incarnation d'un lieu, point de rencontre entre le besoin d'exterminer tout ce qui est différent et l'état émotionnel d'un être incapable de se dégager du sentiment de culpabilité.

 

Le rapport perverti du corps et de la chair occupe une position centrale dans la structure sociale de tout camp de concentration (si l'on se réfère à la pensée de Wilhelm Reich). Le camp représente le modèle de l'institution dans une société de la violence qui incite à l'abus de plaisir.

BIO

 

Dragana Žarevac est née dans les Balkans à Belgrade en 1959. Elle vit à Belgrade. Dragana Zarevac travaille les nouveaux media et expose ses œuvres en Serbie et à l'étranger (Museo Guggenheim à Bilbao, Centre Georges Pompidou à Paris, Tate Modern à Londres, ZKM à Karlsruhe, Arts in General à New York, Renaissance Society à Chicago etc.). Son travail a été soutenu par Le Ministère de la Culture et Le Ministère de l'Education Nationale en France, La Ville de Paris, Open Society Fund, L'Institut Goethe, Le Pacte de Stabilité de l'Europe du Sud-Est, ProHelvetia, La Fondation Roberto Cimetta, la Ville de Belgrade et le Ministère de la Culture de la Serbie. Elle a été en résidence au Centre pour l'Art et Media ZKM, Karlsruhe, au CICV, à Hérimoncourt et à l'ILeMOUVANTE, en Corse. Elle a reçu le Prix International de l'Art Vidéo de ZKM, à Karlsruhe (en 1998), le Sphinx d'Or au Festival « Video Medeja » de Novi Sad (en 1999) et Le Prix de la Galerie Nadezda Petrovic à Cacak (biennale 2005).