Exposition du 27.03 au 5.04

CRDP de l'Académie de Clermont-Ferrand (Centre régional de documentation pédagogique)

15 rue d’Amboise

63000 Clermont-Ferrand

Du lundi au vendredi de 9h à 17h sauf lundi 01.04

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Nelly GIRARDEAU (France)

De par nature (2012)

Taxidermie. A l’origine du mot, la racine grecque taxis : ordre, arrangement. Pour que les choses apparaissent elles doivent être à leur place, exactement. Dans l’atelier, les gestes du taxidermiste s’apparentent un peu à ceux du vidéaste ; déconstruire puis monter et composer, agencer des fragments du réel et voir naître une forme nouvelle. L’opération est minutieuse. Le processus de transformation observé patiemment au plus près met en mouvement la question de l’apparence des êtres et des choses. Malgré leur fixité, les yeux de verre des animaux semblent observer la scène avec intensité.

Le travail sonde sans cesse la nature des images, le passage de la réalité à l’apparence du réel, de la vie à l’artefact. Matières organiques et artificielles, formes animales et végétales se mélangent et sont projetées sur de petits écrans. La relation de proximité ainsi créée suscite et interroge le désir intime de voir. Voir de ses propres yeux. Voir aussi, autant que possible, ce qui est enfoui dans une image. L’image super 8 qui s’imprime physiquement sur la pellicule grâce à la lumière et qui ne se révèle ensuite que par un procédé chimique redouble ce mouvement du regard.

 

 

Nelly Girardeau est cinéaste et plasticienne. Elle vit et travaille à Clermont-Ferrand. Diplômée des Beaux Arts de Clermont Ferrand, son travail a toujours questionné les mécanismes de perception et de fabrication des images que l’on construit à partir de la réalité du monde. Déconstruire, fragmenter, assembler, pour faire apparaître quelque chose, d’une autre nature. La pratique de l’art comme révélateur.

 

Elle réalise des installations ("Les Mars de l’Art contemporain" Clermont-Ferrand, "Augurales" au Centre d’art contemporain de Brétigny sur Orges...). Par la suite elle étudie le cinéma documentaire et développe une réflexion sur l’origine des images. Elle a reçu le soutien du Groupement de Recherches et d’Essai Cinématographique pour la réalisation de son premier film L’eau salée, présenté au Festival Traces de Vies en 2011.

 

Le travail de Nelly Girardeau interroge toujours le rapport au monde et à la réalité qui nous entoure. Elle s’intéresse au décalage entre ce qui « est là » sous nos yeux et la perception que nous pouvons en avoir, le monde est filtré par le regard et c’est ce mécanisme qu’il lui plaît d’observer et de déconstruire.